Le COVID-19 s’est propagé à une telle allure que le commerce international a été parmi ces premières victimes. Au cours de ces trois derniers mois, le nombre total de cas confirmés a atteint le chiffre 4 400 000 de personnes dans le monde et a confiné plus de la moitié de la planète, contaminant le fonctionnement des industries, dysfonctionnant de nombreux secteur tel que les soins de santé, les transports, le commerce, les services publics, mais aussi les infrastructures nationales. Le virus a paralysé une grande partie de la Chine, la deuxième économie mondiale, et son impact se fait sentir mondialement à travers toutes les industries. Le ralentissement de la production en Chine a eu des effets nocifs dans le monde entier, témoignant du rôle croissant de la Chine dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et sur les marchés de matière première.
La République Démocratique du Congo, où le commerce extérieur représente en moyenne 60 % de son économie (graphique 1), se voit fortement grippée par cette pandémie. En effet, la Chine reste le partenaire commercial de premier rang d’une part, en termes d’importation des produits miniers issus des
sols de la RDC et d’autre part, en termes d’offre des biens et services chinois. Au vu de cette prédominance chinoise dans les échanges commerciaux, la balance commerciale congolaise se détériore davantage et plombe toutes les prévisions d’une reprise économique attendue après les chocs exogènes causés par la chute des cours des matières premières en 2015, dont les conséquences désastreuses ont continué à sévir sur l’économie congolaise jusqu’en 2019. La baisse des prix des matières premières conjuguée au COVID-19 paralyse l’économie congolaise dans son ensemble et ses effets se font ressentir sur les exportations et les importations, notamment avec les restrictions sur le transport de biens et de personnes et la croissante demande domestique. La baisse des exportations a des répercussions immédiates sur les entreprises et les ménages.
Les investissements étrangers dans l’extraction des produits de base et les secteurs y afférents ont tendance à diminuer, ce qui signifie que le phénomène de cette baisse ne concerne pas uniquement la production réelle, mais il touche également la production potentielle. Les importateurs en Chine annulent des commandes en raison de fermetures des ports, mais également à cause du ralentissement de la consommation en Chine. Les exportateurs de la RDC sont contraints de décharger leurs produits ailleurs à un prix réduit.

Source : World Bank Group, World Development Indicators (2020)
L’impact de COVID-19 se fait également sentir dans les secteurs manufacturiers. Étant donné le rôle essentiel de la Chine dans la chaîne d’approvisionnement, les fermetures d’usines augmentent le risque de perturbations de l’offre globale, les pénuries de matières premières, une augmentation des coûts et des commandes réduites affectant déjà les entreprises congolaises. Le ralentissement de la croissance en Chine et la montée dans le rang des priorités de la consommation intérieure vont réduire la demande chinoise en faveur des exportations congolaises.
En conséquence, la balance commerciale se creusera davantage, apportant ainsi également une contribution négative aux réserves internationales, au solde budgétaire (suite à la baisse des recettes issues de la production et des exportations des produits de base) et à la croissance (et/ou l’augmentation du chômage).
Quelle stratégie pour les entreprises congolaises ?
Les entreprises congolaises évoluant dans le secteur d’import-export sont appelées à se préparer à ce choc du COVID-19. En mettant en œuvre quelques actions, telles que l’intensification de la production alimentaire et agricole, étant donné que l’économie mondiale plonge à grands pas dans une crise alimentaire, en sus, des millions de personnes dans le monde dépendent du commerce international pour leur sécurité alimentaire et leurs moyens de subsistance ; le dynamisme dans le secteur pharmaceutique, avec le développement du quinquina par exemple et de la transformation locale des matières extraites des mines de la RDC en produits finis ; le développement du secteur de la recherche scientifique tout comme celui de la production des services et tant d’autres encore. Ces actions pourraient contribuer à atténuer les effets de la récession économique en RDC et renforcer la résilience économique face aux chocs.
De plus, il est également prévu, un effet d’entra post COVID-19, qui aura pour conséquence une augmentation de la demande de matières premières et une reprise des échanges à l’horizon 2021. Mais elle dépendra de la durée incertaine de la pandémie et de l’efficacité des mesures adoptées pour y faire face.Le pouvoir public a également un rôle à jouer pour soutenir ces entreprises, qui sont les piliers de l’économie. Des subventions et renflouements de liquidité pour permettre à ses entreprises de faire face aux chocs et d’intensifier leur production dans le secteur cité ci-haut, des allègements fiscaux, un développement d’un marché de titres régulé par la Banque Centrale, permettant aux entreprises de trouver des sources additionnelles de financement, nécessaires au maintien des niveaux de production et/ou leur reconversion dans différents secteurs de production. Toutefois les Petites et Moyennes Entreprises seront les plus à soutenir pour maintenir en équilibre l’appareil productif. Ces actions sauveraient l’économie de la dépression à venir, réduiraient l’extraversion de notre économie et mettront moins de pression sur les réserves de change de la RDC.
De par son expertise relative au commerce extérieur et à la gestion du risque sur les opérations de change import-export, AKILI Consulting, analyse la situation et mets en place des scénarios pour accompagner les opérateurs économiques œuvrant dans ce secteur en RDC et leur permet de mitiger leur exposition à cette situation.